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L'art du changement

Quand l’énergie fluctue : comprendre et respecter son rythme

Voilà plusieurs semaines que je ne vous ai pas écrit. J’aimerais pouvoir vous dire qu’il se passe des choses incroyables dans ma vie en ce moment qui justifieraient cette absence, mais ce serait vous mentir. Il n’est pas question de drame non plus… et c’est plutôt une bonne chose.

Il s’agit simplement de fatigue, une fatigue handicapante et culpabilisante. Depuis plusieurs semaines, je me sens incapable d’avancer sur quoi que ce soit : ralentie par une fatigue écrasante, d’origine physiologique, environnementale (quotidien avec enfant à besoins spécifiques, stress financier, actualité anxiogène), et liée à ma neuroatypie.

Une fatigue qui me prive de cette magie à laquelle j’aspire tant et vers laquelle je souhaite vous emmener : celle des petites joies quotidiennes, d’une vie simple et alignée.

Je ne fais pas ce métier par hasard : je le fais pour répondre à une angoisse, celle de passer à côté de ma vie. Tous ces instants précieux que je souhaiterais dédier à mes jolis projets, à ma santé, à mon fils, à mon couple…

La frustration de ne pas pouvoir avancer est accentuée par le sentiment persistant que je pourrais être déjà tellement loin si je n’étais pas si lente au quotidien.

 J’espère que cet article saura vous apporter des réponses et du soutien si, comme moi aujourd’hui, vous vous retrouvez dépossédé.e de votre capacité d’action.

Faire le deuil

Alors, que puis-je contre cela ? Pleurer, angoisser, voir le retard s’accumuler, me dévaloriser… ne m’aidera pas à traverser cette période.

Je ne peux pas lutter contre cette fatigue. Mon salut commencera par une multitude de deuils :

  • le deuil de l’avancée de mon activité professionnelle et des revenus qu’elle pourrait générer,

  • le deuil de mon implication à 100 % dans mon projet de prendre soin de mon corps,

  • le deuil des activités et sorties prévues autour de l’automne et Noël pour mon fils,

  • le deuil d’une avancée spectaculaire dans le travail entrepris avec C sur notre couple.

Je n’en suis pas encore au stade de l’acceptation, mais j’y travaille.

Décalage entre société et humains

Je crois qu’il existe un décalage monstrueux entre ce que nous, êtres humains, sommes capables de gérer ( pression, comparaison, accumulation d’informations, interactions ) et ce que le rythme de nos sociétés modernes exige de nous.

Il ne s’agit pas seulement de travail, mais de performance dans tous les domaines de la vie.

Il est attendu que nous soyons toujours capables du même degré d’engagement, de productivité et d’implication, tout au long de l’année, tout au long de notre vie.
C’est oublier que la vie n’est pas lisse : comme le flot d’une rivière, elle passe par différents états, elle serpente, elle chemine, tantôt tumultueuse, tantôt paisible.

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Et ce que nous vivons impacte notre énergie et notre rythme.
La société exige souvent un rythme contraire à notre nature. Prendre son temps, être contemplatif, se reposer, respecter ses besoins, tout cela semble presque subversif.

Une origine naturelle

Nous sommes des êtres vivants, pas des machines.
Nos émotions et différents cycles (de vie, circadien, saisonnier, menstruel, lunaire…) impactent notre fonctionnement.
Ainsi, les rythmes scolaires sont remis en question par plusieurs études : le non-respect du cycle circadien affecterait les performances des adolescents, notamment avec des horaires de cours trop matinaux. Certaines personnes souffrent même d’un trouble affectif saisonnier (TAS), caractérisé par des symptômes de dépression liés aux changements de saison, qui commence en automne ou en hiver et se termine au printemps ou en été, de façon régulière.

Notre énergie est fluctuante tout au long de la vie et de l’année, c’est la raison pour laquelle il peut être intéressant de s’interroger régulièrement sur la quantité d’énergie dont nous disposons et d’adapter son mode de vie à ces variations pour ne pas se retrouver la tête sous l’eau.

Malheureusement, nous sommes souvent coincé·e·s dans des systèmes qui ne permettent pas de faire ces ajustements… Je n’ai pas de réponse toute faite à donner sur ce qu’il convient de faire. Certains choisissent de démissionner et de se réinventer, d’autres de réduire leurs besoins, d’envisager un ajustement de leur temps de travail, de déléguer (aide ménagère, taxi, babysitter…), ou encore de faire appel à un home organiser pour réduire au minimum le temps passé à s’occuper des « corvées » et trouver des moments pour soi. 😉

Connaître son rythme et accepter qu’il soit fluctuant

Rythme et fatigue sont intimement liés.
Votre fatigue impacte votre rythme et vous oblige à ralentir, parfois brutalement, par la dépression ou le burn-out.
Ne pas connaître ni respecter son rythme, c’est s’exposer à l’épuisement.

Mes batteries sont à plat et se rechargent difficilement.
Je n’ai d’autre choix que de repenser mon équilibre : faire le deuil de ce qui ne peut être fait, accepter le peu qui peut l’être, et respecter mes capacités.

Accueillir son rythme, même s’il paraît lent, passe avant tout par le fait d’arrêter de se comparer et de se libérer des injonctions que cette comparaison entretient.

 La comparaison alourdit notre charge mentale et nous impose des injonctions déconnectées de nos capacités réelles. J’ai pour ma part, cessé de suivre les « super mamans » et les professionnelles du même métier : celles qui font mille activités, ont des maisons impeccables, un mari parfait, une famille aimante, font du sport et sont toujours impeccablement habillées… Je ne veux plus me comparer aux autres entrepreneuses à succès. Je n’ai pas la même capacité d’implication ni la même énergie, et c’est parfaitement normal et OK.

La priorisation

Même au bout du rouleau, certains impératifs demeurent, liés à nos enfants, par exemple.
Je laisse de côté ce que je ne peux pas gérer : la maison n’est pas immaculée, mon entreprise stagne, mon découvert se creuse, je passe mes journées en pyjama, j’ai du retard sur certains rendez-vous…

Mais je cuisine trois repas par jour, j’aère la maison, je vais une à deux fois par semaine à la piscine, mon enfant a des vêtements propres, j’assure le suivi scolaire, et nos chiennes sont sortis…

Je priorise ma santé, celle de mes proches, le bon fonctionnement de la scolarité de mon enfant, notre relation. Le reste attend.

Cela implique que je doive régulièrement reprendre mes pensées, qui ne sont pas vraiment tendres avec ce que je vis. Pour ce faire, mon arme secrète est la pratique de la gratitude !

Revenir à l’essentiel : gratitude et petites victoires

Il ne s’agit pas de positivisme exacerbé : être reconnaissant, ce n’est pas nier les difficultés. Quand on est ralenti, qu’on se sent inutile ou dépassé, pratiquer la gratitude consiste à réapprendre à remarquer la beauté et à pointer du doigt notre essentiel : un sourire, un rayon de soleil, un moment tendre avec son enfant. C’est bien plus stimulant pour remonter la pente que de regarder nos manques. Une vision vous porte, l’autre vous plombe.

C’est une discipline douce qui transforme le regard. Il y a plusieurs façons de la manifester dans votre vie. Pour ma part, cela passe par la célébration de mes efforts : ce matin, avoir réussi à m’habiller, proposer une sortie de qualité à mes chiennes et m’être mise au travail (la rédaction de cet article) sont des efforts qui peuvent sembler futiles pour certains mais qui sont énormes pour moi en ce moment.

Ces dernières semaines, je les ai passées en pyjama, comptant sur mon compagnon pour proposer de belles sorties à mes chiennes. Je note cette évolution, je me félicite et me remercie.

Il m’est arrivé de faire des rondes EFT, dont la ronde des miracles de Caroline Dubois, d’écrire chaque soir avant de me coucher dans un cahier les meilleurs moments de ma journée, de m’endormir en pensant à un événement ou une raison pour laquelle j’éprouve de la gratitude…

Je n’ai jamais autant pleuré de joie que le mois où j’ai suivi les exercices du livre La Magie de Rhonda Byrne, qui traitent de la gratitude.

Je suis reconnaissante pour le toit au-dessus de ma tête, les repas dans mon assiette, la possibilité de prendre soin de mes animaux, les belles randonnées autour de chez nous, l’amour de mon enfant, le soutien de mon compagnon, son courage, sa détermination et sa sensibilité.

Bien sûr, je pourrais parler des difficultés que je rencontre avec mon enfant, des défauts de mon compagnon, des dysfonctionnements de ma maison, du coût que représente le fait d’avoir des animaux, de notre impossibilité actuelle de choisir la qualité de ce que nous mangeons (pas bio…), mais à quoi bon ? Rien que de l’écrire cela  me mine le moral.

« La lumière et l’ombre sont les faces opposées d’une même pièce. Nous pouvons éclairer notre chemin ou l’assombrir. C’est une question de choix. »  Maya Angelou

Respecter son rythme, honorer son humanité

Il y a dans nos sociétés une exigence permanente de performance : au travail, dans le couple, la parentalité, la santé…
Mais nous ne sommes pas des machines.

Respecter son rythme, c’est reconnaître que nous avons des limites et que celles-ci varient selon les saisons de la vie.
Revenir à l’essentiel : un bon repas, un câlin, un sourire, un mot doux… Ces petites choses nourrissent notre énergie et permettent de traverser les périodes sombres.

Se rappeler que nous ne sommes pas seul·e·s et que l’on peut toujours trouver du soutien : professionnels, forums, centres d’appel dédiés

« Toute l’obscurité du monde ne saurait éteindre la lumière d’une seule bougie. »  Saint François d’Assise

Lumière, dépression, soutien, énergie, rythme, charge mentale

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